Chapitre I : Athènes à l’époque Mycénienne
Généralités sur la Civilisation Mycénienne
C’est une civilisation qui c’est développé entre le XVIème et le XIIIème siècle avant notre ère en Grèce, qu’on nomme Mycénienne du fait qu’elle apparaît comme centrée sur la cité de Mycènes au nord du Péloponnèse. C’est une civilisation disparue il y a fort longtemps qui fut redécouverte par l’Allemand Heinrich Schliemann au XIXème siècle. C’est à partir des poèmes homériques, persuadés qu’ils décrivent une réalité historique, qu’il entreprit de découvrir la vérité.
Les principaux sites mycéniens sont Tirynthe, Argos, Pylos, Sparte, Thèbes, Orchomène, et Athènes.
Plusieurs de ces sites ont fourni des tablettes d’argiles qui servaient alors comme brouillons destinés à être recopiés ensuite sur d’autres formats, il s’agit paradoxalement des traces écrites qui parvinrent à notre époque par le biais d’incident et d’incendie qui provoquèrent la cuisson, et donc la conservation de ces tablettes.
L’écriture linéaire B déchiffrée en 1953, basée sur l’écriture linéaire A, non déchiffrée, de la Crête minoenne, est un alphabet de type syllabique retranscrivant la langue grecque, de manière déformée par cet alphabet (Porte s’écrirait Por-rot en alphabet syllabique). Ce qui signifie que la civilisation mycénienne est la première civilisation indo-européenne en Europe, la première civilisation grecque, cela fait 3 500 ans que la même langue est parlée sur un même territoire.
En outre des fouilles, des sources écrites permettent également de connaître l’histoire de la civilisation mycénienne en partie, en effet les poèmes homériques composés au IXème siècle avant notre ère rapport les évènements de la guerre de Troie quelques siècles plus tôt au XIVème siècle avant notre ère. On est donc dans la même situation que pour la chanson de Roland, écrite au XIIème sur des évènements se produisant au IXème, ainsi il ne s’agit pas des évènements exacts.
La civilisation mycénienne apparaît vers -1520, en Grèce à l’age du bronze, suite à l’arrivée des indo-européens au début du deuxième millénaire avant J.C. On passe alors d’une civilisation en veille à une civilisation développée très proche de la crête qui l’a sans doute fortement influencé et avec qui des conflits durent se produire.
On divise traditionnellement la civilisation mycénienne, qu’on appelle également helladique récent, en trois grandes périodes, l’apparition (1520-1450), l’épanouissement (1450-1230) et l’effondrement (1230-1100). Ce sont des phases que l’on peut établir en fonction des vestiges de la céramique.
Nous pouvons nous demander comment le monde mycénien s’organise-t-il.
La première thèse est celle de régions indépendantes les unes des autres, basée sur un point central, une forteresse, comme lors de la féodalité médiévale.
La seconde thèse est que ces régions formeraient un état centralisé autour de Mycènes.
L’organisation devait être intermédiaire, sans doute les régions mycéniennes étaient elles indépendantes mais reconnaissaient elles l’hégémonie, de temps en temps, d’une cité, comme celle de Mycènes au temps de celui que l’on nomme Agamemnon, ou encore comme au temps de la conquête de la Crête minoenne en -1400.
Du point de vue social, il s’agit de sociétés inégalitaires, basées sur l’esclavages, dont notamment sur celui des populations antérieures. L’art mycénien conforte l’unité culturelle entre ces contrées. La richesse mycénienne repose sur une économie prospère qui elle-même repose sur une culture riche, un élevage important, mais également la maîtrise des chevaux apportées par les indo-européens. Il y a un artisanat très actif basé sur le bronze, la céramique et le textile. Les mycéniens commerçaient beaucoup, l’on retrouve des objets mycéniens sur tout le pourtour de la Méditerranée, et que l’on a même retrouvé des objets mycéniens jusqu’au Sri Lanka.
Mycènes connaît une nette domination de la caste militaire, il s’agit d’une civilisation basée principalement sur l’homme au contraire de la civilisation minoenne où la femme est plus importante. C’est ainsi qu’une série de conquête fut organisées par des rois pillards assoiffés de richesses :
- la Crête minoenne tout d’abord, en -1400, qui fut assimilée et qui devint un royaume mycénien avec Cnossos pour centre.
- Rhodes, Chypre et la partie occidentale de l’Asie Mineure.
- La cité de Troie, ville qui contrôlait le commerce entre le Pontus (Mer Noire) et la Méditerranée.
C’est cette guerre de Troie qui sonnera le glas de la civilisation mycénienne qui s’effondrera ensuite très rapidement de manière profonde. Les hypothèses quant à la fin de cette civilisation sont nombreuses, mais les hypothèses d’un aléa naturel ou d’une invasion de grecs doriens venus du nord sont réfutées par le fait que certaines régions semblent épargnées.
D’après les dernières analyses des tablettes, il semblerait que le danger vienne de l’intérieur, les esclaves des mycéniens se seraient rebellés à l’encontre de leurs maîtres.
Si la civilisation grecque reprend bon nombre d’éléments de la civilisation mycénienne, comme la langue ou les bases de leur religion, d’autres éléments, telle que l’écriture ou l’architecture disparaissent lors de l’Age obscur, également surnommé Moyen Age Grec.
L’Architecture Mycénienne
Les villes sont principalement des citadelles fondées sur des zones abruptes, avec d’importantes murailles. Citadelles qui abritent la famille royale, les services centraux, elle devait possédait d’un approvisionnement en eau et pouvait servir de protection aux habitants des environs en cas d’invasion.
Les remparts sont tellement énormes qu’ils furent surnommés « Murs Cyclopéens » par les Grecs qui pensaient que seuls des géants pouvaient avoir fondé de telles structures. Il n’y a pas d’éléments, de "ciment" entre les pierres qui sont posées les unes sur les autres et maintenues par leur poids.
Chacune des deux portes des cités sont accessible a partir d’un couloir afin de favoriser les défenses en cas d’attaque et de pouvoir assaillir les agresseurs du haut des remparts avant qu’ils n’atteignent la porte.
Ces portes possédaient un triangle de décharge au dessus du linteau, afin que le poids des pierres soit atténué sur le « vide » des portes. Petit a petit ensuite, les pierres sont décalées afin de s’accoler sur le triangle sans que le linteau n’est a supporté un trop gros poids.
Il s’agit ici de la Porte lionne à Mycènes, l’une des rares sculptures de cette civilisation à nous être parvenue et représentant deux lions, d’où sont nom, faisant face à un pilier sacré reposant sur un autel.
En plus de ces deux grandes portes, il y avait également une porte dérobée que l’on ne pouvait traverser qu’à pied afin de pouvoir quitter discrètement la ville.
L’approvisionnement en eau se faisait via les sous terrains creusés dans la roche et qui menaient à une source plus bas sans risque d’attaque.
Le Palais possède une pièce d’apparats, de réceptions, des casernes, etc …
La principale pièce d’Apparat est le Mégaron composé de trois pièces de réceptions de haut en bas, une pièce nommée également mégaron, une sorte de vestibule et une autre salle. La salle du Mégaron, possède un foyer central entouré de quatre piliers supportant le toit qui laisse quant à lui passer la lumière. Sur le coté, se trouve le trône. Les murs sont recouverts de peintures
Un autre élément important est les tombes, qu’il s’agisse d’une Tombe à chambre, creusée dans la roche, ou d’une Tombe à tholos qui est l’équivalent construit. Très grandes les grecs ont eu l’habitude d’attribuer à chacun de ces édifices une histoire épique. Ce sont des tombes en forme de coupoles.
D’autres tombes avaient été rassemblées en cercle de tombe, entourées de structure en pierre.
On y a retrouvé du mobilier, notamment des épées décorées en or et en argent, un travail très fin dont l’inspiration provient parfois de l’étranger. C’est également dans ces tombes qu’on a découvertes des masques d’or qui devaient être directement sculptés sur le visage du défunt.
Des bagues représentants des scènes de chasse, de guerre, un vase en cristal de roche ressemblant à un canard, des objets en céramique, comme une idole en terre cuite, des pierres gravées ou encore des peintures murales inspirées par l’art minoen furent également trouvés.
La ville d’Athènes à l’époque Mycénienne
C’est l’acropole athénienne qui possède le plus de vestige mycénien, acropole qui domine la plaine abruptement de 90m. Cette plaine est traversée par deux cours d’eau, Céphyse et l’Illissos qui sont en fait des torrents qui peuvent parfois s’assécher en été. L’acropole est elle-même un plateau de 300m de long sur 100m de large, elle fut difficile à aménager.
Les premiers habitacles au pied de l’Acropole remonte au néolithique. Les premiers travaux de dégagement de l’Acropole vis-à-vis des éléments modernes remontent à 1834 alors que la Grèce venait d’obtenir son indépendance. C’est entre 1885 et 1891 que de grandes fouilles eurent lieux, où l’on trouva les premiers vestiges préhistoriques.
Selon la tradition, c’est à l’époque Mycénienne que Thésée réuni les hameaux d’Athènes en une seule ville, c’est le Synoesis. C’est également lui qui aurait installé une agora dans la ville.
La muraille du village date seulement de la fin de l’époque mycénienne, au XIIIème siècle avant notre ère, elle faisait néanmoins entre 4 et 5m d’épaisseur.
Comme Mycènes, Athènes possédait un accès souterrain à une source d’eau, mais également un passage étroit face aux portes afin de les protéger davantage des assaillants.
Athènes se trouve entre deux massifs et une série de collines, c’est l’une des plus grandes cités grecs, la troisième ville après Sparte et Argos, avec de nombreuses dépendances proches comme Salamine ou le Pirée. Il n’y a que fort peu de reste de l’époque géométrique (-1000 ;
-600), notamment du fait que les habitations étaient en bois et en torchis, ainsi, pour évaluer la démographie de l’Antiquité, les tombes demeurent importantes afin d’obtenir des indications sur une population à une époque donnée.
On trouve au sein de la cité de beaucoup de nécropoles qui pourtant sont à l’origine à l’extérieur des villes. Cela s’explique par le fait que la cité s’est étendue au-delà de ses frontières d’origines englobant ainsi ces nécropoles. Au nord ouest d’Athènes se trouve un cimetière en céramique traversé par le fleuve Eridanos, ce qui fait que ce secteur n’était pas habitable car ce dernier sortait souvent de son lit et le terrain était marécageux. On y trouve des tumulus et divers groupes de tombes. Dès l’époque géométrique, il s’agit de l’une des plus grandes nécropoles d’Athènes, et elle le restera à l’époque archaïque et classique.
A l’époque mycénienne et à l’époque géométrique, le mode principale d’enterrement est l’incinération, on brûle le corps du défunt, ainsi que quelques uns de ces objets qui resteront ainsi propriété du défunt dans l’au-delà.
Le quartier des céramiques était un dème (division administrative) qui était initialement occupé par des potiers. Si on ne connaît pas les limites exactes de ce dème on sait qu’il s’étendait du nord est de l’Agora jusqu’à l’Académie fondée par Platon. Il y avait deux voies sacrées, l’une conduisait à Eleusis, jusqu’au sanctuaire de Déméter, l’autre allait de l’Agora vers l’Acropole.
A l’origine, ce dème se trouvait intégralement hors de la ville, mais au VIIème siècle avant notre ère, les Athéniens édifièrent un grand mur qui intégra une partie du quartier à la ville en le divisant en deux.
Cette nécropole comportait des tombes privées, mais aussi des tombes publiques (telle que celle de Périclès). Il y avait également un demosion sema, une tombe officielle où reposait, après une cérémonie annuelle, les guerriers morts au combat.
Ce secteur fut fouillé principalement par les allemands et les parties géométriques et archaïques furent réenterrées, on ne voit ainsi que l’Athènes du Vème siècle.
C’est après la période mycénienne qu’une centaine de tombe nous montre que la ville n’est pas abandonnée contrairement à d’autres, au XIème siècle même, à la période protogéométrique, les tombes se développent. Après le milieu du dixième siècle, les tombes sont recouvertes par un tumulus avec une stèle.
C’est l’étude de la céramique qui a permis de définir et de détailler la chronologie de l’époque antique, ainsi, lorsque après l’époque mycénienne qu’apparaît des vases aux décorations géométriques, d’où le nom de l’époque protogéométrique. Avec le temps, les cercles concentriques sont de plus en plus ordonnés et ainsi, à l’époque géométrique (-900 ;
-850) on trouve des coupes et des cratères, les formes se complexifiant petit à petit. Les vases sont en effet décorés en métope, car il y a une alternance entre grands panneaux et des panneaux plus étroits. Il y a également une multiplication des méandres, sortes de lignes qui s’enroule sur elle-même comme ceci :
Les Pysix (petite boîte pour mettre des bijoux) et les skyfos (gobelets) peuvent être décorés.
C’est également à cette époque que les premières représentations humaines et animales apparaissent, mais celles-ci demeurent très schématiques et on ne peut savoir s’il s’agit d’homme ou de femme.
C’est au Géométrique mur (ou moyen) que l’on note une véritable apparition de représentation humaine, par exemple sur les grandes amphores (1m60 de haut) à usage funéraire où la scène principale du vase, sur la zone figurée, représente un cortège funèbre et la veillée du mort. Il n’y a pas de perspective, ainsi, ceux qui sont devant le lit sont représentés sous le lit sur ce vase. A cette époque, l’ensemble du vase est décoré et il y a une prolifération des décorations accessoires (ici zigzag) afin qu’il n’y ait pas de vide.
On suppose que l’ensemble des amphores de ce type aurait été dessiné par une seule personne, que l’on nomme de nos jours « maître du Dipylon ».
A l’époque archaïque, dans les céramiques, on voit un équilibre se rétablir entre les inhumations et les incinérations. C’est également à cette période, au sixième siècle que l’on interdit de dépenser plus d’une certaine somme lors des enterrements, c’est ainsi que la sculpture prend davantage d’importance.
A partir du huitième siècle avant notre ère, une séparation apparaît petit à petit entre le pouvoir (le roi) et la religion, c’est ainsi à partir de ce siècle que l’Acropole perdit ses attributs politiques pour ne rester qu’un lieu de culte, un sanctuaire.
Un sanctuaire est marqué par des limites, qui peuvent être réelles, comme un mur, symbolique, comme des bornes, ou encore imaginée (sans murs ou bornes pour les délimiter). L’édifice le plus important dans un sanctuaire est l’autel (qui peut être un simple parallélépipède en pierre, tout comme un véritable monument), afin de pratiquer des sacrifices, qui sont des abattages rituels. Lors de ce sacrifice, une partie de la viande est brûlée, à destination des Dieux, l’autre est consommée par les Hommes. C’est l’un des rares moments où les grecs peuvent manger de la viande. Mais de l’eau, du vin, du miel ou encore des grains peuvent également être des offrandes.
Les divinités grecques sont le plus souvent représentées comme des hommes, au début les représentations étaient imagés, il pouvait s’agir de bout de bois habillés ou de roches sculptés, mais petit à petit ces représentations devinrent des statues réalistes que l’on constituait de plus en plus avec de riches matériaux.
Un temple est la demeure d’un dieu, ainsi les cérémonies se font devant le temple sur l’autel et non à l’intérieur, c’est pourquoi les temples n’ont pas besoin d’être grands, car il n’y a qu’une statue à l’intérieur, cependant cette dernière doit être visible depuis l’extérieur.
Autour du temple, on trouve également d’autres bâtiments, comme des fontaines, des trésors (bâtiment abritant les offrandes précieuses ou fragiles), ou encore des portiques pour pouvoir s’abriter.
Mais dans des sanctuaires oraculaires, on trouvera également un bâtiment un peu secret afin de consulter l’oracle, dans un sanctuaire médical on trouvera des hôpitaux et dans un sanctuaire comme celui d’Olympie on peut y trouver des stades, ou encore des théâtres s’il s’agit de jeux oraux.
Les principaux sanctuaires demeurent à cette époque Delphes et l’Acropole.